Tuesday, October 21, 2008

Nini Patalo


J’ai beaucoup aimé la bande dessinée de Lisa Mendel ! Elle est très drôle, pour les enfants et pour les plus âgés (je doute que quelques choses soient casher pour les petits, mais je reviendrai sur ce point).


Les personnages sont ils-mêmes rigolos. Nini est le portrait parfait d’une petite fille, amusante à cause de son innocence. Coincoin, ou bien André, nous surprise avec son ironie, n’étant pas le peluche adorable mais un canard (on peut peut-être changer le a en o et ajouter un n pou mieux le décrire) égoïste. Jean-Pierre, l’homme des cavernes décongelé, nous surprise avec son aptitude culinaire. Le petit monstre morphant, qui me fait penser un peu à Pikachu du phénomène Pokemon.






En plus que les personnages, l’humeur peut s’attribuer aux situations bizarres, comme les pingouins-nettoyeurs-du-frigo en grève et la juxtaposition des trois histoires d’horreur appelés La Chose des W.C. Il y a aussi l’étoile du soir, qui fait comme les génies malins qui n’interprètent jamais comme on veut les désirs, et les parodies comme celle du catcheur Hulk KOKO (ou Hulk Hogon) et la caractérisation des enfants comme des « chimpanzés hyperactifs. »


Quelques citations mémorables :

« On veut bien manger de la viande mais on n’aime pas tuer les animaux. » (Désolé les végétariens…)

« Les adultes peuvent être naïfs parfois. » (Nini et André essaient d’empêcher sa maitre de danse de gober les gencives de Jean-Pierre)


Comme j’ai dit d’ailleurs, il y a quelques mots compliqués qu’on espère que les enfants ne comprennent du tout : le nouveau-né nécrophage, sadomasochiste, etc.

À part le contenu, j’ai aimé aussi quelques éléments de style et d’organisation de la planche. Quand il y a des collisions (quand l’homme des cavernes congelé tombe sur André, par exemple) Mendel coup la parole mi-phrase et coup aussi l’action par séparant la case d’avant de celle d’après par un forme d’onomatopée : BLONK.

La BD et le film

La Bande Dessinée et le Cinéma ont une relation d’influence réciproque. Ils utilisent beaucoup des mêmes techniques, surtout dans la mis en scène, la narration. Comme noté dans la lecture, c’est une relation qui existe depuis le debut du cinema : un des premiers films des frères Lumière L’Arroser arrosé (la première projection en 1895) était une adaptation d’un strip de Hermann Vogel appelé L'Arroseur (publié en 1887 par Quantin).


Même s’il faut lire de texte ou des images, pour moi l’expérience BD est plus semblable à regarder un film qu’à lire un roman. L’adaptation à l’écran des BDs est donc, à mon avis, plus facile qu’avec la littérature. C’est surtout le cas avec les bandes dessinées de science-fiction ou des héros d’enfant.


L’inverse (l’adaptation au format BD des films) se fait aussi.


Barbarella, de Jean Claude Forest a aussi été adapté au cinéma (et même à une pièce de théâtre musicale en Autriche, 2004). Les deux (la BD et le film) sont également rigolos. En lisant la BD, j’ai pensé aux années 1970 et à la révolution sexuelle/libération des femmes, la lutte pour l’égalité des sexes. Le film Down with Love (2003) est un parodie des films de cette époque là auquel la lecture m’a fait tout de suite pensé.


Barbarella est une femme indépendante qui n’a pas vraiment besoin des hommes pour l’aider. Sa sexualité ne la rend pas, à mon avis, objet. Elle réussit toujours, pendant que les personnages masculins apparaissent et disparaissent sans beaucoup d’importance. Au contraire, les personnages féminins sont forts, même les vilains comme la Méduse et la reine de Sogo. C’est intéressant que la seule fois qui Barbarella a du se fuir a été quand affronté par deux femmes.



Ce qui m’a frappe de plus était les couleurs de la BD. L’utilisation du monochrome a ajouté au effet de l’irréel du récit. En outre, pour être un BD de science-fiction, le style et beaucoup plus esquissé que d’autres du genre, comme l’Incal par exemple (au droit).